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DelphSei - les riches heures
1 décembre 2006

1er décembre - Journée mondiale de lutte contre le sida

30_novembre_2006_01

Marche interassociative organisée par Act Up Paris à la veille du 1er décembre. (Photo issue du site d'Act Up - plus de photos ici)

Et en France, toujours plus de nouvelles contaminations, un accès aux soins rendu difficile aux étrangers, invisibilité de l'épidémie chez les hétéros, recrudescence des contaminations chez les homos, et une discrimination des séropos qui perdure (jusque chez les médecins, Cf sur les dentistes) :

Une épidémie anormalement élevée
Aucune annonce sérieuse en termes de prévention


Le 27 novembre 2006, l’InVS (l’Institut national de Veille Sanitaire) 
vient de rendre public les données de la Déclaration Obligatoire de 
Séropositivité (DOS). Le nombre de nouveaux diagnostics de 
séropositivité en 2006 (6 700) est équivalent à celui de l’année 
dernière et montre que l’épidémie de sida se maintient, en France, à 
un niveau anormalement élevé. Il n’y a jamais eu autant de personnes 
vivant avec le VIH/sida qu’aujourd’hui. Mais c’est chez les gays que 
ces nouvelles données sont les plus alarmantes.

Malgré ce constat alarmant, les données de la DOS font apparaître une 
baisse relative des nouveaux diagnostics chez les femmes issues 
d’Afrique subsaharienne, qui montre que le travail de terrain mené 
par les associations et les campagnes de dépistage ont eu une 
certaine efficacité. Cette action a pourtant été largement entravée 
par les attaques répétées du gouvernement à l’encontre de l’accès aux 
soins des étrangerEs. Les dépistages tardifs restent d'ailleurs 
importants dans cette population (55% des personnes diagnostiquées au 
stade sida découvrent à cette occasion leur séropositivité). 
L’importance des infections par des sous-types B, presque absents en 
Afrique subsaharienne, montre qu’un grande nombre d’étrangerEs se 
contaminent en France. Contrairement à ce que veulent faire croire 
les démagogues, il ne s’agit donc pas d’une « épidémie importée » et 
il y a donc urgence à faciliter l’accès aux soins des étrangers pour 
favoriser la prévention.

L’épidémie de sida en France est aujourd’hui majoritairement une 
épidémie hétérosexuelle (64% des nouveaux diagnostics). Près d’une 
personne contaminée sur deux est une femme. Cette situation exige 
donc un renforcement des campagnes de prévention en direction des 
hétérosexuelLEs qui se sentent paradoxalement de moins en moins 
concernéEs par l’épidémie et chez qui l’usage du préservatif reste 
faible. 17% des hétérosexuelLEs nés en France découvrent leur 
séropositivité au stade sida.

L’InVS affirme clairement cette année que l’augmentation des nouveaux 
diagnostics relevés dans la communauté homosexuelle se poursuit à un 
rythme inquiétant (+15% en un an). Ces données sont concordantes avec 
l’ensemble des enquêtes comportementales et avec l’augmentation des 
cas d’Infections Sexuellement Transmissibles depuis plusieurs années. 
L’augmentation des prises de risque chez les homosexuels conduit donc 
à une forte augmentation du nombre des contaminations.

Cette situation exige plus que jamais une forte mobilisation de la 
communauté  afin de repenser les messages de prévention de manière 
inventive et valoriser les comportements préventifs. Alors que 14% à 
20% des membres de notre communauté sont touchés par la maladie, 
paradoxalement il n’a jamais été aussi difficile d’y parler du sida. 
Les discriminations qui se développent entre séropos et séronegs et 
la reprise des pratiques à risques sont les deux faces d’un même 
déni. Il est urgent que notre communauté se mobilise à nouveau afin 
que le sida ne devienne pas l’horizon indépassable de l’homosexualité.

En dépit de ce constat alarmant sur la progression de l’épidémie de 
sida en France, 25 ans après le début de l’épidémie nous sommes 
encore confrontés aux mêmes tergiversations pour mettre en œuvre des 
politiques efficaces de prévention.

L’année dernière Xavier Bertand annonçait l’installation de 
distributeurs de préservatifs à 20 centimes dans tous les lycées. Le 
ministère de l’Education nationale s’est évertué à ne rien faire. Le 
ministre de l’Intérieur continue de mener une chasse aux étrangers 
qui les éloigne de la prévention. Surtout, la vacuité des programmes 
des candidats à l’élection présidentielle sur la prévention nous 
désespère.

  Le 30 novembre 2006, Act Up-Paris organise une manifestation contre 
le sida avec pour mot d’ordre "Sida : où sont les candidatEs ?"

Act Up-Paris
Communiqué de presse du 27 novembre 2006

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  • Des corps dansants, heureux ou fatigués, des gribouillis dans les marges des cahiers, sur des bouts de journaux, des photos, dessins au bic, crayon, encre ou brou de noix... Un peu de texte aussi : je vous le mets quand même ?
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