L'inépuisable de la blessure
L'inépuisable de la blessure ne m'empêchera pas de vivre.
Justice ne sera pas toujours rendue. Les torts ne seront pas réparés. Qui pourra payer le prix de la douleur ?
Il faudra boire la coupe jusqu'à la lie, et peut-être s'en resservir.
Il faudra apprendre à lâcher, sous peine d'être dévoré par son propre ressentiment.
Déjà il vous a attrapé le bras de ses mâchoires féroces, déjà ses crocs vous instillent leur poison et diffusent souvenirs qui irritent la blessure et questions faussement neutres qui vous font retomber dans une boue qui noircit vos pensées.
C'est colère ou tristesse, jalousie ou hurlements de douleur. Ce sont faux raisonnements qui ne réparent rien mais qui creusent la plaie.
Il faudra apprendre à lâcher, il faudra refuser de penser quand ce ne sera qu'une pensée enchaînée.
Il faudra réapprendre à danser.
Il faudra se permettre de vivre de belles choses. La dette ne sera pas payée, et l'on ne peut pas se permettre d'attendre.
Il faut vivre maintenant, nourrir de beaux moments, au présent.
Il faudra aller chercher le soleil s'il se cache, et le laisser vous caresser la joue.
Ne pas être à soi-même son propre fléau.
Il faut danser maintenant ! La dette ne sera pas payée, et l'on ne sera pas enchaînés au passé.
Il faudra être doux avec soi, et cheminer tranquillement, joyeusement, violemment, vivement.
Il faut vivre, et si l'on vous a déjà reproché de vivre ou d'avoir vécu, faire exploser ce qui vous empêche.
Vivre on a le droit, on ne doit à personne de s'empêcher de vivre. Et parfois on doit le réapprendre.
Il faut vivre maintenant, et demain ne sera pas toujours comme hier.
Aujourd'hui, déjà