Point météo

(photographe : Niels ; modèle : inconnue)

Il est enfin arrivé, le grand été* ! Peut-être un peu trop tôt, peut-être pas assez. Le temps qui file et le temps qui ne passe pas, un reste de froidure dans le coeur, et le tic-tac de l'horloge qui galope jusqu'à l'échéance... Alors un peu de douceur des jours au milieu de tout ça. Des gens qui dansent sur une pelouse, de la musique, des enfants qui courent, une mèche de cheveux qui frôle une nuque. L'été est là, à goûter/savourer.

(Même si l'appel de la climatisation bibliothécain résonne déjà...)

*réminiscence de l'incipit de Regain, de Giono : "Il est revenu, le grand printemps. Le ciel s'est ouvert comme une bouche..." EDIT :  C'est magnifique, internet, il y a toujours un amoureux quelque part qui a recopié les lignes qu'on a aimées ou qu'on pourrait aimer. Voici le passage un peu plus long (et contrairement à mon souvenir, c'est le sud et non le ciel qui s'ouvre comme une bouche) :

"Il est revenu le grand printemps.
   Le sud s'est ouvert comme une bouche. ça a soufflé une longue haleine, humide et tiède, et les fleurs ont tressailli dans les graines, et la terre toute ronde s'est mise à mûrir comme un fruit.
   L'escadre des nuages a largué les amarres. ça a fait un grand et long charroi de nues qui montaient vers le nord. ça a duré; à mesure, on sentait la terre qui se gonflait de toutes ces pluies et de la vie réveillée de l'herbe. Enfin, une belle fois, on a vu bouillonner le ciel libre sous la poupe du dernier nuage.
   Il est resté pourtant une balayure de ciel et elle flotte, accrochée au clocher d'Aubignane comme un linge autour d'une pierre dans un ruisseau.
   On est là; on n'ose pas encore commencer la peine de printemps, prendre la bèche ou le sac aux semences, commencer; on n'ose pas. Il peut pleuvoir encore, d'un moment à l'autre; on est directement sous le halètement du grand nuage, et le jeune jour blond est encore tout tremblant d'éclairs."