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DelphSei - les riches heures
30 janvier 2008

Ecrire, c'est sauter en dehors de la rangée des assassins

Le passage promis :

    "[Kafka] parle de l'acte d'écrire, il dit qu'écrire, c'est sauter hors de la rangée des assassins. Pour moi, jouer, c'est ça. (...)
    Les assassins, contrairement à ce qu'on pourrait croire, sont ceux qui restent dans le rang, qui suivent le cours habituel du monde, qui répètent et recommencent la mauvaise vie telle qu'elle est.
    Ils assassinent quoi ? Le possible, tout ce qui pourrait commencer, rompre, changer.
    Kafka dit qu'écrire, l'acte d'écrire, c'est mettre une distance avec ce monde habituel, la distance d'un saut.
    Il dit, sauter en dehors, sauter ailleurs. ça suppose un point d'appui ailleurs.
    Jouer, dit Louise, c'est inventer quelque chose, un point d'appui, qui soit ailleurs, qui permette de saisir d'où on vient, d'où vient ce monde, le vieux monde des assassins.
    Si on ne fait que redire, recommencer, répéter... on n'en sort pas, quel intérêt.
    Sauter, je trouve ce mot tellement juste, sauter, on le voit, c'est un acte, un acte de la pensée, une rupture. ça n'est pas une simple accumulation, un processus linéaire, on continue, on continue et voilà ça se fait tout seul. Non. Il faut se décoller.
    Moi, je voudrais jouer comme ça."


Leslie Kaplan, Le Psychanalyste, Paris, Gallimard/Folio, p.600-601

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Commentaires
É
La citation est erronée. Kafka dans son journal le 27 février 1922 a écrit (traduit par Marthe Robert) :<br /> <br /> Étrange, mystérieuse consolation donnée par la littérature, dangereuse peut-être, peut-être libératrice : bond hors du rang des meurtriers, acte-observation. Acte-observation, parce qu’une observation plus haute est créée, plus haute, non plus aiguë ; et plus elle s’élève, plus elle devient inaccessible au « rang », plus aussi elle est indépendante, plus elle obéit aux lois propres de son mouvement, plus son chemin est imprévisible et joyeux, plus il monte. »
DelphSei - les riches heures
  • Des corps dansants, heureux ou fatigués, des gribouillis dans les marges des cahiers, sur des bouts de journaux, des photos, dessins au bic, crayon, encre ou brou de noix... Un peu de texte aussi : je vous le mets quand même ?
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