Du côté du Bosphore
"La vie ne peut pas être à ce point mauvaise. Mais, quoiqu'il en soit, on peut toujours aller marcher du côté du Bosphore."
Orhan Pamuk, Istanbul. Souvenirs d'une ville, Paris, Gallimard, 2007
Il faut avoir en tête de bons préceptes. Ceux qu'on peut se rappeler, réciter tels des mantras, mais dont le sens à la fois simple et dense se révèle dans les situations difficiles, tandis qu'en retour ces préceptes les éclairent d'une bonne lumière, celle qui permet de se désengluer des pensées tristes.
Ainsi, il est bon de savoir à portée de pas ce qui permet tout simplement de rendre la vie un peu plus supportable. Certes, nous n'habitons pas tous à Istanbul (Hélas !), mais il ne faut pas hésiter à prendre le Bosphore comme métaphore, et nous irons un peu plus loin, un pas de côté de la mélancolie. Par exemple, de la Mer Noire à la Mer de Marmara. C'est un exemple.
Et il n'est pas nécessaire d'être triste pour en profiter, et je souris doucement en lisant l'élégante légèreté de cette phrase, tandis que mes pensées naviguent vers le Bosphore, là où les vapurs croisent les massifs cargos en d'infinis ballets, au petit matin quand les brumes découpent les silhouettes bleues des îles, des mosquées de Sultanahmet et des gratte-ciel de Beyoglu, ou le soir, à l'heure où le soleil baptise la Corne d'Or en couvrant d'éclats la mer et les bateaux...
Find your Bosphorus !